La digitalisation, un passage obligé pour gérer la complexité autour de la gestion de l’eau

La digitalisation est plus que jamais nécessaire pour appréhender et gérer les nombreux défis en lien avec la gestion de l’eau. C’est la conviction d’Alain Dedieu, President Water Waste segment chez Schneider Electric. Il s’est exprimé lors de la 3e édition de la conférence Smart Water, qui s’est tenue le 1er décembre dernier au Châble. Toutefois, il est important de ne pas digitaliser sans but précis. Un cas d’usage concret doit être à l’origine de tout processus de digitalisation.

 

2022 a été une année de prise de conscience au niveau de la gestion de l’eau. De plus en plus de personnes se rendent compte que l’eau n’est pas valorisée à sa juste valeur, et surtout qu’elle est à la base de la vie humaine, mais également de l’industrie. Pour illustrer cette prise de conscience, Alain Dedieu donne les exemples suivants:

  • 12’000 litres d’eau sont nécessaires pour fabriquer un iPhone ;
  • L’usine Tesla à Berlin a été arrêtée pendant 3 semaines parce qu’elle consommait trop d’eau ;
  • Les Etats-Unis ont annoncé un investissement de 230 milliards de dollars dans les infrastructures, dont la moitié dédiée à l’eau ;
  • En 2022, la situation hydrique de Londres était la même que celle du Pérou ;
  • 60% de l’eau consommée est dédiée à l’agriculture ;
  • 60% des terres chinoises sont polluées pour les 100 prochaines années.

« Le monde change et dans ce contexte, la digitalisation est un passage obligé pour gérer la complexité autour de l’écosystème de l’eau ».

L'eau, une véritable industrie

Selon Alain Dedieu, l’eau n’est plus une utilité, mais c’est une vraie industrie, avec ses problématiques de prix, d’usage et de ressource. Le management de l’eau est devenu plus complexe, en lien notamment avec les différents usages. C’est d’autant plus vrai que l’eau ne se régénère pas davantage que par le passé : on peut la recycler et éviter les pertes, mais pas en créer de nouvelle. Les consommateurs sont sensibilisés et sollicités, notamment avec les compteurs.

Reste que l’eau est indissociable de l’énergie. « En Italie, le coût de l’énergie a été multiplié par quatre en un mois. Cela induit donc de la complexité pour cette industrie (management des ressources, impact sur l’environnement) ».  

Avoir un but précis avant de digitaliser

Au niveau digital, l’idée est de pouvoir décloisonner les informations. « Cela passe d’abord par un processus d’automation, puis de centralisation des données. Enfin, on peut s’occuper de la transformation digitale, qui est technique et humaine ». Un système superviseur, qui récupère les données de tous les systèmes, doit être mis en place. Il faut aussi être capable de connecter les systèmes à des capteurs.

« Mais l’important, pour digitaliser la gestion de l’eau, c’est de partir de cas réels, avec un but précis. Il faut avoir une approche technologique à moyen terme, mais partir d’un cas d’usage ». Par exemple : quel est le vieillissement d’une pompe ? Quels sont les risques d’inondation dans telle région ? 

Schneider Electric a ainsi développé une plateforme, qui était à la base destinée à la gestion de l’énergie et à la supervision des données. Cet outil récupère l’ensemble des données pour les présenter à des applications. Ces dernières permettent de traiter et visualiser les données, même les plus complexes, comme des modèles 3d, des prévisions météo, des données de capteurs, des informations financières. « Le but est d’avoir un centre de données unifié, mais que chaque utilisateur puisse avoir l’information qu’il veut au bon moment, afin de l’aider dans ses décisions ».

 

Propos recueillis le 1er décembre 2022 lors de la Conférence Smart Water

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