CREALP : des projets valaisans pour améliorer la prédiction des apports en eau

Œuvrant pour une gestion durable et intégrée des ressources, le Centre de recherche sur l’environnement alpin (CREALP) mène de front plusieurs projets d’envergure, dont certains sont en lien avec les prédictions des apports en eau. Cet article vous propose un tour d’horizon des innovations portées par cet institut valaisan, qui permettent une meilleure prévision des apports en eau !

Un premier projet porté par le CREALP concerne les prévisions des crues. Initié suite à la crue dévastatrice d’octobre 2000, le système MINERVE (Modélisation des Intempéries de Nature Extrême du Rhône Valaisan et de leurs Effets) a été développé pour permettre une meilleure anticipation et gestion des crues du Rhône. Opérationnel depuis 2013, celui-ci fonctionne à partir des prévisions de MétéoSuisse et génère des prévisions hydrologiques à 33 heures, cinq jours et 10 jours. « Toutes les deux heures, nous faisons cinq prévisions hydrologiques basées sur les mesures de débits, les observations de précipitations et températures et les différentes prévisions météorologiques. Ainsi, nous pouvons anticiper les risques liés aux événements exceptionnels : les différentes simulations nous fournissent des informations précieuses pour évaluer l’ampleur et les incertitudes d’un événement », souligne Bastien Roquier, Ingénieur en environnement au sein du CREALP. L’objectif ici est de pouvoir anticiper la mise en place de mesures de protection et d’évacuation, en cas de nécessité. Le système MINERVE est également utilisé pour simuler le fonctionnement des aménagements hydroélectrique et ainsi prendre en compte le rôle des barrages dans la gestion des crues.

Les prévisions hydrologiques issues du modèle MINERVE sont quotidiennement publiées sur le portail cantonal de surveillance des dangers naturels GUARDAVAL. Celui-ci est utilisé par les observateurs des dangers naturels au niveau des communes, par les ingénieurs du canton du Valais et par les bureaux d’ingénieurs qui travaillent sur mandat du canton pour les situations de danger. L’avantage du système est d’offrir des indications complémentaires aux prévisions météo, avec des modèles détaillés. Les informations fournies sont utilisées en cas de crise par l’organe cantonal de conduite, pour la prise de décisions.

 

Une stratégie pour l’eau potable qui prend en compte l’impact du réchauffement climatique

Garantir un approvisionnement en eau potable en quantité et qualité constitue un enjeu majeur du 21ème siècle. Pour cette raison, une stratégie d’eau potable en cinq axes a été définie par la Ville de Sion, en partenariat avec le CREALP et OIKEN. Celle-ci concerne spécifiquement l’eau souterraine en plaine du Rhône et sur les versants et veut prendre en compte les variations futures de sa distribution, en lien avec le changement climatique.

Pour déterminer l’impact du changement climatique, le CREALP s’appuie d’une part sur les mesures collectées durant plusieurs années et d’autre part sur un modèle mathématique qui reproduit les données et propose des prédictions à long terme. « Pour ce faire, beaucoup de paramètres sont à prendre en compte : géologie, taille et altitude du bassin versant, précipitations, température, etc… Dans le modèle, on simule les effets du changement climatique comme les épisodes répétés de sécheresse et on regarde comment la source d’eau va réagir », détaille Romain Sonney, Hydrogéologue au CREALP. Une solution proposée pour assurer l’approvisionnement en eau potable est de diversifier les points d’eau et de les interconnecter.

  

Une approche transfrontalière pour améliorer les connaissances

Un troisième projet intéressant qui a trait aux prédictions des apports en eau se nomme RESERVAQUA. Coopération INTERREG entre la Suisse et l’Italie, celui-ci est porté par le Service de l’environnement du canton du Valais. Son objectif est multiple : évaluer les facteurs conditionnant la distribution des ressources entre les territoires suisses et italiens (aquifères transfrontaliers), développer une stratégie concertée de gestion intégrée de l’eau des régions de montagne et garantir une utilisation durable et une protection qualitative de cette ressource. « Le projet doit fournir des éléments qui puissent permettre, dans le futur, de déterminer la distribution des masses d‘eau (extension, type, caractéristiques, état, etc.) et favoriser, via cette amélioration de l’état des connaissances, une meilleure gestion de la ressource eau souterraine », souligne Pascal Ornstein, hydrogéologue au CREALP.

Dans le cadre de ce projet transfrontalier, une base de données commune (régions Valais, Vallée d’Aoste et Piemonte) a été mise en place pour compiler et exploiter les informations de base liées aux eaux météoriques (pluie, neige), superficielles, souterraines, ainsi que celles liées à l’exploitation (sources et puits de captage) et à la protection de la ressource. « Ces informations sont synthétisées et mises à disposition via la mise en ligne d’un atlas thématique numérique dédiée à la ressource en eau. » Pascal Ornstein en est convaincu, les connaissances ainsi élaborées concernant la ressource en eau sur le territoire transfrontalier constituent un passage obligatoire avant le développement de tout système de prédiction des apports en eau !

Vous souhaitez en apprendre davantage sur les projets initiés par le CREALP ? N’hésitez pas à consulter son site internet www.crealp.ch. Vous y trouverez pléthore d’informations pertinentes !

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